Claude Legault a dit :
Ce n’est pas étonnant venant de ce bouillonnant acteur. Par contre, je suis presque étonné qu’il s’en soit défendu à ce point :
J’ai tendance, des fois quand je parle du gouvernement et de ceux qui nous gouvernent, à pogner les nerfs pour rien. Donc ça a dépassé plus le fondement de ce que je suis et de ce que je pense vraiment parce que j’ai toujours été un non-violent et je le reste. Mais quand je suis fâché, des fois, ça va m’arriver de dire des énormités et celle-là en était une
Je me demande si la colère est contradictoire du fondement de ce qu’il est. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit. La colère n’est pas en dehors de l’humain. Le politiquement correct, oui. Et cette mise au rancard de sa colère est totalement guidée par l’aplanissement émotif que demande le politiquement correct, cette notion diplomatique qui tend à faire taire la manifestation viscérale de l’opinion.
Il n’est pas question de dire non plus que la colère est l’ultime angle d’attaque pour la réflexion. Mais je n’aime pas quand on essaye de la gommer, surtout quand elle semble très légitime.
Dans le fond, ce qu’il y a de plus beau avec tout ça, c’est que les mots, les écrits restent. Si Claude Legault n’avait pas laissé aller sa colère, elle ne pèserait pas dans la balance. En vérité, même que son opinion (plus modérée) ne serait pas magnifiée aujourd’hui.
À ce compte-là, la colère est un excellent propulseur. Et s’il faut un coussin, j’admets presque à reculons que le politiquement correct fait un bon travail…
(Photo : porcherie)